En Égypte, une campagne lancée sur les réseaux sociaux dénonce l’inscription de la religion sur la carte d’identité des citoyens.
Pour protester contre la mention de leur religion sur les
documents officiels, des militants égyptiens invitent leurs
concitoyens à cacher leur confession en la recouvrant d’une
étiquette blanche sur laquelle est écrit « ça me regarde». Une
page Facebook,
7agatkhoseny, - « Ça me regarde » en arabe - a été
créée le 12 avril pour permettre aux participants de partager une
photo de leur carte d’identité après sa modification. En quelques
jours, près d’un millier de personnes ont déjà « aimé » la
page.
Carte d'identité avec la mention religieuse cachée par une étiquette blanche, au centre (© 7agatkhoseny) |
Carte d'identité, normale, sans l'étiquette apposée manuellement (© Tony Gamal Gabriel) |
« Cacher la mention de la religion est à la fois une solution
temporaire et une forme de protestation », explique dans
un éditorial la journaliste et bloggeuse Sarah Carr, qui a
participé au lancement de la campagne. « Il ne s’agit pas d’une
campagne contre la religion ou contre l’identité religieuse. Il
s’agit d’empêcher l’État de se mêler de questions qui ne le
regardent pas (…) et de l’empêcher de définir, de contrôler ou
d’exploiter l’identité religieuse », ajoute-t-elle.
Une initiative en faveur d’un État laïc donc, dans un pays où
les minorités religieuses se plaignent depuis plusieurs décennies
de discriminations. La campagne intervient d’ailleurs après
l’attaque
de la cathédrale copte du Caire, le dimanche 7 avril, durant les
funérailles de quatre chrétiens décédés quelques jours plus tôt
dans de nouveaux affrontements confessionnels.
Et pour encourager les Égyptiens à se joindre au mouvement, une
vidéo réalisée par l’artiste plasticien Aalam Wassef est
également diffusée sur Youtube (voir ci-dessous). « La République
confessionnelle d’Égypte,
la République raciste d’Égypte, la République haineuse d’Égypte
», scande le chanteur tandis que défilent des images de véhicules
militaires poursuivant des manifestants coptes lors
des violences de Maspero, en Octobre 2011. Et de poursuivre : «
la dissension est dans la carte (d’identité), et dans tous les
formulaires. La case de la religion est le début de tous les
problèmes ».
Par
Tony
Gamal Gabriel, au
Caire
Article
paru sur Jeuneafrique.com :
http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20130422121006/
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